L'Afscet café du 14 novembre nous a fait se poser la question suivante : la construction de l'Europe a-t-elle un lien avec la réflexion française sur de nouveaux statuts juridiques locaux comme en Corse par exemple ? Une autre question qui lui est reliée concerne la construction d'une ``Europe des régions''. La réponse proposée ici est d'ordre analogique et se fonde sur l'existence d'échelles multiples dans la Nature et la construction de leur équilibre mutuel. L'analogie pour répondre à la première question est fort simple. A la façon des Egyptiens pour construire le barrage d'Assouan, nous imaginons devoir déplacer physiquement une maison en briques pour la rapprocher de ses voisines et construire un espace commun couvert. Mais cette fois nous ne pouvons pas démonter la maison brique à brique, à la manière américaine pour les cloîtres à New York. Il nous faut déplacer la maison d'un seul bloc, avec toutes les précautions qui s'imposent. Mais nul doute que dans cette opération délicate, quelques briques vont non pas être perdues, mais simplement descellées. L'analogie doit-elle être explicite ? L'espace couvert à continuer de construire, c'est l'Europe, chaque maison en brique est un Etat particulier et chaque brique une province ou un Land... L'effet européen induit donc (?) naturellement des tensions au sein des structures internes des Etats, du type des relations complexes entre la France et la Corse actuellement. On pourrait imaginer fédérer une réflexion pour aller au delà de cette simple analogie. A la question ``Y aura-t-il une Europe des régions ?'', nous proposons ici une réponse négative. L'Europe doit se faire à moindre frais, à production minimale d'entropie, à partir des structures existantes, c'est à dire les Etats. Il n'est pas économiquement et politiquement possible de démonter toutes les briques des maisons pour construire un grand bâtiment tout neuf. Les Etats restent le premier niveau d'échelle de dialogue de la structure européenne. Il n'y aura pas d'Europe des régions qui coûterait trop cher et n'aura pas le temps de s'épanouir. François Dubois, 28 novembre 2001, édition août 2002. |