l'afscet en quelques mots

    Voici le texte que j'avais adressé récemment à des personnes qui souhaitaient, éventuellement, s'asocier à notre groupe « Afscet-Café ». 'espère que la lecture ne te condamnera pas à un « exercice ». Il faut dire que le txte de Bernard Balcet que je t'ai précédemment fait passer avait été rédigé sur son PC. A bientôt de tes nouvelles. Pierre.

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OFFICIELLEMENT, L'AFSCET , C'EST ....
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l'afscet en quelques mots

    Chaque jour, ingénieurs, médecins, managers, industriels, enseignants, chercheurs, hommes politiques, font face à des situations d'une grande complexité. Leur action, pour être efficace, doit articuler appréhension et conceptualisation de l'environnement. Pour les acteurs de terrain, comme pour les stratèges, disposer d'une palette de modèles explicatifs ou opératoires est un impératif. Si cette affirmation soulève peu d'objections, elle est plus difficile à mettre en pratique. En effet, rares sont les lieux où, sans exclusive, sont présentés, confrontés et enrichis ces outils cognitifs indispensables à la fois à la réflexion et à l'action. Et ces cinquante dernières années ont fourni un riche contingent de paradigmes innovants. La systémique, issue de la théorie de l'information et de la cybernétique, a validé l'approche transdisciplinaire et les sciences de la complexité, comme celles de la cognition, figurent parmi les développements les plus remarquables de ce dernier quart de siècle. Enfin, les interactions multiples entre systèmes techniques, cognitifs et sociaux réclament la contribution des sciences humaines. Comment en effet déchiffrer l'impact des technologies de l'information dans le champ économique, social, culturel, voire politique, sans avoir recours aux disciplines qui traitent de ces objets d'étude et assurent leur élucidation ? L'AFSCET se fixe pour mission d'être le lieu d'échange où des participants venus d'horizons divers valident ces modèles et confrontent les enseignements issus de leurs pratiques.

Activités de l'Association

    L'Association a été fondée par les membres du comité Systémique et cognition de l'ex AFCET. La transdisciplinarité et l'ouverture aux grands débats de notre société faisant partie de ses principes directeurs, elle accueille toute personne souhaitant mener une réflexion dans ce sens. Plusieurs groupes de travail sont en activité, notamment :
* Autonomie et cognition,
* Ago-antagonisme,
* Apprentissage de la régénération
* Systémique et société
* Systémique et biologie,
* Club " Hyper monde "
et le Conseil de l'Association encourage toute nouvelle initiative autour de ces thèmes:
* L'adaptation des systèmes humains aux changements et à l'agression.* Justice et action sociale.
* Sciences de la vie, sciences de l'artificiel * Les voies de l'innovation juridique.
* Aspects systèmiques du développement durable.
* L'art, entre cognition et action.
* Groupe « Afscet-Café » (basé su le rprincipe de variété, fonctionne en réseau)

    L'association organise, autour de ces thèmes, des colloques, journées d'études, tables rondes et une Ecole d'été dédiée à l'approfondissement de la pratique systémique. Elle assure en outre la représentation de la communauté systémique française auprès de l'Union Européenne de Systémique (UES). Enfin, son Conseil, sachant combien les contraintes du début de la vie professionnelle -comme d'ailleurs celles des études supérieures- laissent peu de temps aux jeunes actifs pour une réflexion donnant sens à leur action, s'engage, dans toute la mesure du possible, à leur faciliter l'accès à ses travaux.

    Le Conseil de l'AFSCET

    Lucien Mehl (président), Jean-Paul Bois (vice-président), Evelyne Andreewsky, Elie Bernard-Weil, Bernadette Bouchon-Meunier, Danièle Bourcier, Jean Fuerxer, Francis Le Gallou, Jean-Louis Le Moigne, Jacques Lorigny, Pierre Marchand, Emmanuel Nunez, Lionel Saint-Paul, Robert Vallée, Didier Vaudène.

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EN 1999, A LA CREATION DU GROUPE, ON ECRIVAIT ...
AUJOURD'HU,I C'EST ENCORE UN PEU NOTRE DEMARCHE ...

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L'apprentissage de la régénération (ou la systémique en marche)

    S'interroger sur les problèmes de son temps, certes, mais pas au point d'en oublier la critique permanente de sa propre démarche! C'est la raison pour laquelle, au delà du discours idéologique sur le changement, le groupe va chercher à distinguer (débusquer peut-être) la réalité immanente du principe d'entropie dans les oeuvres humaines et imaginer les conduites appropriées qu'elles supposent.

    Point n'est besoin d'un « niveau intellectuel requis » pour aborder un savoir éthique plus acquis à la sagesse qu'à la raison. Y aurait-il des personnes hors d'atteinte de la réflexion que suscite la question socratique :« comment doit-on vivre ? ». Ce groupe, nourri d'expériences sensibles et révélées sans absolu, offre à chacun la possibilité de s'enrichir des éléments qu'il perçoit, au jour d'aujourd'hui, comme nécessaires à l'évolution de sa pratique.

    Qui ne s'est pas intéressé, peu ou prou, à Tchernobyl, aux conflits mondiaux, aux manipulations génétiques, au casse-tête de la santé, aux angoisses du chômage, au fonctionnement des institutions, à l'évolution des moeurs , aux catastrophes ..? Autant de problèmes, sortes de samizdats (documents clandestins) qui témoignent de la dégradation des domaines en question. On parle, pudiquement, de systèmes complexes, On a raison. Mais en quoi sommes nous un peu plus que des contemporains informés ?

    Qui n'a pas eu la curiosité d'écouter le discours sur le bien-être du dernier prix Nobel d'économie : Amartya Sen ? Bien-être de l'homo oeconomicus qui, même dans le plus grand dénuement, n'a peut-être pas seulement besoin de pain mais de considération... L'universel critère de Pareto serait, alors, réducteur : « un état social défini comme optimal si et seulement s'il est impossible d'accroître l'utilité d'une personne sans réduire celle d'une autre » ? Le principe de variété négociée pourrait-il être l'antidote d'une pensée unique ? Autrement dit rechercher l'ouverture pour les uns , mais non destructible pour les autres ? Le besoin, aujourd'hui réduit à un produit étiqueté n'est-il pas plus une « machine désirante » qu'il faut à la fois écouter et maîtriser. Une autre figure du management, quoi !

    Qu'avons-nous appris du savetier : autre chose qu'une « recette » ? Lui dont la vrai compétence était d'aider ses congénères à vivre mieux et de communiquer à son arpète, un savoir-faire éthique. L'apprentissage « amoureux » (M. Pagès), autre figure de la rhétorique se substituant à l'éducation, consisterait, alors, à transformer notre savoir faire en un « savoir dire ce que l'on sait faire »

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AUJOURD'HUI, DES CHOSES ONT EVOLUEES ......
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    Variété chez les participants, « des travailleurs et non-travailleurs » en tous genres conseil, math, pharmacologie, informatique, techniques diverses, sculpture, mal-voyance, mal-entendance(!), philosophie, administration, médical, psychisme, linguistique, écoute des autres ...

    Découverte progressive de projets, de violons d'Ingres, de passions incitant les uns et les autres en parler et par là même à « prendre en charge », ensemble, une de ces soirées en la pourvoyant d'un lieu, d'invités, de la parole, de surprises et même d'agapes « raisonnables » ...

    Cotisants et non encore cotisés se laissent le temps libre de « vivre » en commun, ce groupe appelé « Afscet-Café » qui ex-siste tous les mois, avec son itinérance, ses incertitudes, autour de l'intérêt personnel qui, ce soir là, a convoqué l'un ou l'autre d'entre nous.

    C'est ainsi qu'on a travaillé sur les nanotechnologies, la violence, les notes de musique, le jazz, la décision systémique, le management, ... =============================

    Nous poursuivrons les échanges sur le management, commencés la fois précédente par Bernard, Nawel, François et les autres .... Nous y associerons la notion de décision qui, comme vous le savez, est le sujet du WE Afscet, au Moulin d'Andé, les 19/20 mai prochains. Nous aurons, également, à discuter de l'opportunité d'un sujet de réflexion qui nous est proposé par un organisme extérieur : « le prisonnier et le net ». Nos savoirs sont-ils mobilisables et ouverts à la pratique ? Enfin, notez que les prochaines séances auront lieu, à Montparnasse nous le souhaitons, les mercredis 25 avril, 23 mai, et 20 juin 2 001

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Des idées discutables ... des livres... « ouvrables ».

1.- « la dose de férocité dont on charge l'autre nous fait préférer sa mort à sa jouissance ... »

    Mais si l'autre parle sous les traits du maître ou de l'expert, qu'il dit « ce qu'il faudrait faire » (management) et surtout s'il ne questionne pas la quotidienneté du comportement éthique du soi, alors nous aimons sa jouissance (douce dépendance) ...

2.- Le comportement éthique et la cognition chez F. Varela
(voir : « Quel savoir pour l'éthique ? ».

    a) - F. Varela distingue deux types de comportement éthique qu'il identifie
. l'un au « savoir-faire » ou capacité à faire face immédiatement à des situations de la vie quotidienne (ex.: alors qu'on marche, plongé dans ses pensées, le bruit d'un accident vous fait immédiatement chercher des yeux le lieu où l'on pourrait, éventuellement, porter secours)
. l'autre aux « savoirs » ou connaissance intentionnelle, qui nous permettent de porter un jugement (et donc de pouvoir le légitimer) sur une situation et par là même en inférer une action (ex.: un chercheur décide de travailler sur des tissus de foetus mis à sa disposition).

    b) - Considérant que le monde ne nous est pas donné mais qu'il s'agit de quelque chose auquel on prend part, Varela fait l'hypothèse suivante : chercher à comprendre la cognition, c'est s'interroger sur la signification qui naît de ce tout autonome qu'est l'organisme (ex.: étudier la manière dont les enfants façonnent leur monde ...) c) - De ce fait, Varela s'interroge plus sur le type de comportement « réflexe » que sur le comportement intentionnel lié au jugement et, dès lors, il pose les deux questions suivantes :
. De quelle manière faut-il comprendre le savoir-faire éthique ?,
. Comment s'élabore-t-il et se développe-t-il chez l'être humain ?

3.- Le management

    a) - Le management est une idéologie.

    b) - Son existence, on ne parle pas de son développement, pose l'exclusion de toute autre forme de démarche. Il n'y a pas de bon et de mauvais management : il y a le management. On manage ses affaires ou on les laisse à vau - l'eau (est-il pensable de laisser de l'argent « dormir » - les banques vous rappellent cette incongruité, ne serait-ce qu'en disant « votre argent nous intéresse » et, de ce fait, ceux qui n'oint pas d'argent s'excluent d'eux mêmes)

    c) - Dans le champ, réduit, des entreprises, celles-ci ne peut être que commerciale. Cette affirmation ne relève pas d'un postulat, chacun peut en établir la démonstration en s'informant. L'investissement, la « force de vente » et la marge que l'on réinvesti sont les éléments d'une boucle récursive qui n'a d'autre Choix que se développer au milieu d'autres boucles récursives aussi gourmandes, par nécessité. L'objet disparaît en ce sens que la logique managériale ne s'intéresse pas aux besoins du client mais à son potentiel de rente que celui-ci peut lui verser à court et au plus à moyen terme. Le produit n'existe que dans la mesure ou il est le catalyseur d'un échange commercial. La fonction de production dont on peut imaginer qu'elle sera « macinique » produit, avec une certaine abscence de variété, disons de manière égale : supports chaussette, pilules, engins de transport, satellite, systèmes de calcul, information ..

    d) - Où est la décision de ce responsable, largement gratifié par sa société, de 40 vendeurs sur 1 millions de km2, qui doit faire 15 % de vente supplémentaire chaque année ? Quelle est la décision du malade qui voit son corps investi d'une nomenclature de sous ensembles étiquetés (pathologiquement) et dédiés, chacun à des procédures automatiques (connaissances médicales technologis »es, morceau de corps, sécurité sociale - citoyens) : utre boucle récursive ...

    e) - Dans l'idéologie managériale on décide d'être ou de ne pas être. Introduire de l'humanisme (voire du social) dans le managérial c'est retarder l'inéluctable 'est, comme nous le reproche nos amis américains : « réfléchir » !
L'idéologie managériale c'est l'oeuvre de l'entropie dans une niche écologique (au sens du fondateur : Haeckel, 1873). Comme dit Jean Luc Godaed on ne sait plus observer, on juge. Le résultat est que l'on choisit, à tord, d'être ou d'un côté ou de l'autre, au non de notre bonne logique. Sur le mode électoral : libérons la capacité de ce corps pensant, donnons lui la parole !.Les associations en sont peut-être les premières timides et modestes formes d'expression.

4.- Quelques livres ou documents que les uns et les autres ont feuilleté, lu, étudié, voire relu ... (merci à vous qui avez contribué à cette bibliographie ... chemin faisant ...) :

    - Martin Heidegger « Lettre sur l'humanisme » in « Questions III et IV - page 67 » Collection Tel Gallimard, traduction 1988 - texte original 1945.
- Jean-Claude Scheid « Les grands auteurs en organisation » Dunod, 1964.
- Octave Géliner « Les structures compétitives - management ou bureaucratie?- » Editions Hommes et Techniques, 1966.
- Joseph Gabel « Idéologies » Editions Anthropos, 1974.
- Colloque de Cerisy, « A partir de l'oeuvre d'Ilya Prigogine: Temps et Devenir ». Ed. Patinio, 1983.
- IDATE, Université des Nations Unies, « Science et pratique de la complexité ». Actes du colloque de Montpellier, mai 1984, La Documentation Française.
- Jacqueline Palmade « Organisation et management en question (s) » iin Collectif Sciences Huaines à Paris IX Dauphine, Collection Logiques Sociales - Editeur l'Harmattan, 1986.
- Ilya Prigogine et Isabelle Stengers « Entre le temps et l'éternité ». Fayard, 1988.
- Hans Jonas « Le principe de responsabilité - une éthique pour la civilisation technologique » Les Editions du Cerf, 1990.
- Véronique Amar, psychologue industrielle « Remarques sur le management actuel » in article du journal Le Monde du 17 septembre 1996.
- F. Varela, « Quel savoir pour l'éthique - action, sagesse et cognition », Edi. La Découverte, 1996. - Jean Luc Godard « Aujourd'hui, on cherche plus à interpréter qu'à regarder » in article Le Mondedu 3 décembre 1996.
- Luc Boltanski et Eve Chapello, « Le nouvel esprit du capitalisme » nrf essais, Gallimard, 1999.
- Michael Hardt et Antonio Negri, « Empire ». Essais, Editions EXILS, 2 000.
- Document de Bernard Balcet « Le consultant et son approche du terrain » Non publié
- Gaston Philippe « Organisation globale de l'entreprise » Non publié.



Pierre Marchand, printemps 2001 ; édition du 25 octobre 2002.